Le Point.fr – Publié le  21/06/2013 à 17:57 par Anne Jeanblanc

Il pourrait y avoir 1 300 greffes de plus réalisées chaque année si les proches connaissaient la position du défunt sur le don…

Seuls 21 % des Français se déclarent opposés pour eux-mêmes au don de leurs organes après leur mort et 37 % se disent opposés au prélèvement d’organes de leurs proches après leur mort. Ces chiffres émanent d’une enquête menée en février 2013 par OpinionWay (auprès de plus de mille adultes), pour la fondation Greffe de vie. Malheureusement, actuellement, seuls 13 % des Français connaissent véritablement la loi, et la moitié sont au courant de la position de leurs proches sur le don. Or, neuf personnes interrogées sur dix affirment que si elles connaissaient la loi sur le don d’organes, elles en parleraient en famille.

La fondation Greffe de vie dénonce donc une « situation aberrante » à l’occasion de la 13e Journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe, et de reconnaissance aux donneurs, qui aura lieu le samedi 22 juin. Selon elle, il pourrait donc y avoir 1 300 greffes de plus réalisées chaque année si les proches connaissaient la position du défunt. »

Don d’un proche vivant

Si les Français se prononçaient clairement, il serait donc possible de résorber progressivement le déficit, malgré son importance (un total de plus de 17 000 malades en attente d’une greffe l’an dernier). Selon les chiffres publiés par l’Agence de la biomédecine pour l’année 2012, la légère progression constatée en 2011 s’est maintenue l’an dernier, avec une augmentation de 1,57 % pour l’activité de greffe d’organes (5 023 transplantations, contre 4 945 en 2011) et de 1,1 % pour l’activité de prélèvement (1 589 donneurs prélevés, contre 1 572 en 2011). Si l’on cumule depuis le début de l’activité de transplantation, plus de 82 000 personnes ont déjà subi ce type d’intervention en France et plus de 50 000 étaient porteuses d’un greffon fonctionnel l’an dernier.

C’est le rein qui est l’organe le plus souvent transplanté (3 044 opérations en 2012), devant le foie (1 161). Il faut noter que ce sont les seuls cas où les malades peuvent bénéficier du don d’un proche vivant. Et ce type de don progresse : il est passé de 316 en 2011 à 366 en 2012. Enfin, la moyenne d’âge des receveurs comme celle des donneurs ne cesse d’augmenter. L’Agence de la Biomédecine rappelle d’ailleurs qu’il n’y a pas de limite supérieure : les médecins peuvent prélever des reins et un foie chez des personnes de plus de 80 ans.

C’est pourquoi il est impératif de profiter de la journée de demain pour indiquer sa position vis-à-vis de ce « geste de solidarité ». Les coordonnées du Registre national des refus et la carte de donneur sont disponibles dans le guide téléchargeable. Il est possible de s’inscrire dès l’âge de 13 ans sur le Registre national des refus et cette inscription est révocable à tout moment par simple courrier.